itinéraire Casablanca, Tiznit, Taroudant, Marrakech, Ouarzazate, Errachidia, Fès, Rabat | ![]() Au pays du soleil couchant - Avril/Mai 2016 |
en chiffres 17 jours2 297 km110 h 30 m20.8 km/h | |
résumé D'un extrême du monde arabe à l'autre, après le Machrek, c'est au Maghreb que je vais cette fois poser mes roues, avec le Maroc en ligne de mire. Pays bordé par une mer, un océan, un désert et comblé de plusieurs massifs montagneux : de quoi donner une dimension éclectique à cette nouvelle aventure. |
Bien souvent avant de débuter une randonnée, une question primordiale se pose : dans quel sens tourner ? La carte des vents dominants de la région est un bon début de réponse. Celle du Maroc va m’être particulièrement favorable les prochains jours car c'est avec un féroce vent marin du Nord que j'entame cette première étape.
![]() Araucaria | ![]() Bâtiment à El Jadida | ![]() Sur la côte atlantique |
![]() Fin de journée après Oualidia |
Tout juste remis d'une chute sans gravité la veille, je réussis à remettre le couvert aujourd'hui : maudites cales de pédales automatiques !
La côte défile à vive allure, toujours alimenté par un fort vent de Nord. Par endroit, elle ressemble à celle du Sud de l'Angleterre, avec une route passant à ras de falaise, flirtant avec l'océan.
![]() Route côtière | ![]() Après Safi | ![]() Brouteur entravé |
Je prends enfin un peu d'altitude après Essaouira en accrochant les derniers pans de l'Atlas qui fondent dans l’océan. La région est truffée d'argousiers et, souvent dissimulés non loin, des vendeurs d'huile d'argan.
![]() Après Tasserassart | ![]() Région de Haha | ![]() Oasis avant Tamri |
![]() Bananeraie à Tamri |
Dernier jour à faire du plat sur la côte et enfin m'attaquer au relief de l'Anti-Atlas. Passé Tiznit, c'est d'abord une longue zone aride qui préfigure la montée en gamme, puis le col du Kerdous (1100m) qui démarre les hostilités.
![]() En route pour l'Anti-Atlas | ![]() Vue sur Tizoughrane | ![]() Dans la montée vers le Kerdous |
Sans doute la journée la plus compliquée sur le plan physique et mental, mais aussi la plus spectaculaire côté paysages. Une fois parti de Tafraoute, la route ne va cesser d’être une succession de longues montées et courtes descentes oscillant entre 1600m et 1800m d'altitude. Arrivée tardive à Igherm, fourbu mais heureux d'avoir évolué dans un décor aussi magique.
![]() Avant Tafraoute | ![]() Sidi Abdeljabbar | ![]() Idikl |
![]() Amzawr | ![]() L'auto-stoppeur | ![]() Bienvenue sur la planète Mars |
La traversée de l'Anti-Atlas arrive à son terme. Je descends de la montagne afin de rejoindre Taroudant arrosé par l'Oued Souss. Mais ce n'est que pour reprendre mon élan et partir à la conquête du Tizi N'Test situé à 2100m.
Son ascension n'est pas bien compliquée, si ce n'est pour la qualité douteuse du macadam et les manœuvres des routiers kamikazes sur une voie par endroit à peine assez large pour laisser passer un seul véhicule.
![]() Ighil | ![]() Verts coteaux du Tizi N'Test | ![]() Dans la montée du Tizi N'Test |
![]() Le col n'est plus très loin... | ![]() Tizi N'Test - 2100m |
Descente du Tizi N'Test pour atteindre Marrakech aujourd'hui. Le souk de la ville est très impressionnant. S'y perdre est très plaisant, et même impératif afin d'en profiter pleinement. Les odeurs de cuir des fabricants de babouches se mêlent aux saveurs sucrées des pâtissiers ambulants. Par endroit d'immenses bâches masquent le ciel et l'on distingue tout juste le chemin à prendre, entre un groupe de touristes perdus et les scooters rasant les étals, retrouver la sortie tient du miracle.
![]() Descente du Tizi N'Test vers Marrakech | ![]() Vallée du N'Fiss | ![]() Oued N'Fiss |
![]() Porte à Marrakech | ![]() Parc Lalla Hasna à Marrakech |
Retour vers le Haut-Atlas aujourd'hui avec le plus col haut col routier dont la toise est à 2260m : le Tizi N'Tichka. Là encore la difficulté du col ne tient pas dans ses pourcentages. Jusqu'à Taddert ils sont négligeables. Une fois le village passé, il reste 600 mètres à escalader et de quelle manière ! La route est en pleine phase de rénovation et les travaux sont loin d'être terminés. Les 14 kilomètres restants jusqu'au sommet sont une succession de poussière, nids de poule et gravillons, le tout mis en musique par l'orchestre des routiers suicidaires.
![]() Dans la montée du Tizi Aït-Barka | ![]() Vue sur le Tizi Aït-Barka | ![]() Village de Aït Ben Ammar |
![]() Montée du Tichka | ![]() Versants Sud du Tichka |
Ouarzazate marque le début de l'apogée mercurielle. Il fait presque 35°C et je vais m'engager dans la remontée de la vallée du Dadès : la zone est désertique, très loin du vert et bleu des côtes occidentales du pays.
![]() Porte à Ouarzazate | ![]() Façade de Kasbah | ![]() Plongée dans l'aridité |
![]() Koumia à Kelâat |
Entre Kelâat et Boumalne, le Dadès alimente un large bassin de population et la végétation y est luxuriante. Mais en mettant le cap à l'Est, je retrouve la sécheresse du désert. Sécheresse alimentée qui plus est par un méchant vent de face. Plutôt que d'obliquer directement vers Errachidia, je mets le cap sur Erfoud, curieux de découvrir l'oasis du Ziz.
![]() Dans la vallée du Dadès | ![]() Ils sont partout ces Alsaciens... |
Première pluie à Erfoud, je laisse couler, le temps de me ravitailler, et direction le Nord pour l'oasis du Ziz. Le coin est irréel : d'immenses canyons emprisonnent la rivière dans le lit de laquelle une large bande verte de palmiers dattiers s'est établie : la région est la première exportatrice de dattes du pays.
![]() Faune locale | ![]() Oasis du Ziz | ![]() Allée fleurie à Errachidia |
La météo continue d'être capricieuse, les averses s'amplifiant à l'approche de la montagne, des orages m'arrêtent une heure durant avant de passer le col de Tizi N'Tairhent (1904m).
![]() Matinée humide sur le barrage Addakhil | ![]() Ancienne Kasbah | ![]() Ziz à sec |
![]() Après la pluie dans le Tizi N'Tairhent |
De loin la journée la plus pénible : un premier col (le Zad à 2178m) difficilement atteint dû à un féroce vent de face. Puis une baisse considérable des températures sur les hauts plateaux situés au Sud d'Ifrane. En l'espace de 3 jours, je suis passé de 35°C à 5°C.
![]() Plateau aride après Zaïda | ![]() Dans la montée du Zad | ![]() Descente du Zad |
La nuit fut compliquée à proximité de la station de ski d'Ifrane, aussi je m'empresse de dévaler les pentes tout schuss pour combler les 70 kilomètres qui me séparent de Fès, et rejoindre une ville plus riche en soleil. Non content d'avoir retrouvé de la chaleur (et de l'étouffante pollution urbaine), j'enchaîne avec Meknès pour boucler la journée.
![]() Petite chaleur matinale | ![]() À Fès | ![]() À Meknès |
Un bon début de matinée à parcourir les splendides abords de la région de Khémisset, mais le vent toujours tempétueux va à nouveau apporter son lot de mauvaises nouvelles : l'après-midi sera très arrosée...
![]() Sur la route vers Khémisset | ![]() Vallée de l'Oued Beth |
Rabat la capitale au petit matin : bouillonnante et turbulente, ne me donne qu'une envie : repartir sur la côte venteuse. Car jusqu'à Mohammédia, le vent fait son office de ralentisseur, comme si cette aventure devait s'arrêter le plus tard possible.
![]() Quartier des Oudayas à Rabat | ![]() Le Matin du 9 Mai 2016 | ![]() Encore des Alsaciens ici... |
![]() Mausolée de Mohammed V à Rabat | ![]() Mosquée à Témara |
Ultime jour de route pour rallier mon point de départ : Casablanca. Malgré tous les efforts du vent, j'ai deux jours d'avance au programme que je comptais distiller à parcourir la ville. C'était sans compter sur la rencontre inopinée de Youssef, mordu de voyage à vélo qui, avec sa famille durant ces deux jours, me donnera une démonstration magistrale de l'hospitalité marocaine !
![]() Mosquée Hassan II de Casablanca | ![]() Divin couscous ! |
Le Maroc reste un pays étonnant de simplicité et de diversité.
De simplicité dans le contact avec les gens par exemple, la conversation prend très rapidement, et peut être parfois sous-tendue par un objectif commercial à l'égard des touristes. Aussi la prochaine fois, je ne manquerai pas d'ajouter quatre sacoches supplémentaires à mon vélo afin de satisfaire les nombreuses propositions de vente, à savoir : 12L d'huile d'Argan, 45 colliers de roses et 8 kg de fossiles de trilobite. Inversement j'essaierai d'emmener avec moi une centaine de stylos et bonbons pour le même nombre d'enfants qui usent de ces mots en guise de salutation.
De diversité enfin, car sur les 2000 et quelques kilomètres, passés entre 0 et 2200m d'altitude, entre 5°C et 35°C, la différence des paysages, des cultures, des habitations et de leurs occupants est purement et simplement phénoménale.
Rien que pour ça, le Maroc mérite d'être visité jusqu'au soleil couchant.
Un parc automobile vétuste avec de véritables déchets sur roues.
L'Anti-Atlas dans son intégralité.
Marrakech et son souk : s'y perdre est une nécessité.
Le Ziz : l'oasis et les gorges.