itinéraire Tokyo, Mito, Niigata, Nagano, Hiroshima, Osaka, Tokyo |  Au pays du soleil levant - Juillet 2016 |
en chiffres 18 jours2 629 km119 h 45 m22 km/h | |
résumé De part son histoire et son isolement géographique, le Japon a su développer au fil des siècles une culture, des pratiques et un mode de vie qui peuvent paraître atypiques pour nombre d'occidentaux. Souvent mentionné pour la cohabitation en parfaite symbiose des traditions ancestrales et de l'ultramodernisme, je m'apprête à vérifier par moi-même si ce mètre-étalon est toujours en vigueur. |
Tout juste débarqué de l'avion, le vélo remonté et je m'engouffre déjà dans l'une des capitales les plus vastes du monde : Tokyo. Je ne m'y attarde pas, ayant prévu d'y passer quelques jours à l'issue de ce périple, pour l'heure direction le Nord-Est.
 Kaminarimon à Asakusa |  Tokyo Skytree |  Vertes rizières |
De petites averses vont parsemer cette première matinée en terre nipponne ; elles sont presque agréables tant l'atmosphère est pesante (il fait près de 30°C).
Passé la métropole de Tokyo, les terres sont bien vertes avec d'immenses cultures de riz. Les forêts semblent millénaires tant la végétation y est luxuriante et vierge de toute intervention humaine.
 Demeure nippone |  Temple à Katakura |  Restrictions canines |
Un premier passage en «altitude» aujourd'hui afin d'aller goûter aux eaux du lac d'Inawashiro, sous un soleil revigoré.
 Ema : plaquettes à prière |  Faune sauvage sur le lac d'Inawashiro |  Découverte culinaire... |
Je rejoins la côte de la mer du Japon : une fois passée Niigata, la route devient très plaisante, d'autant que la journée va être alimentée par un fort vent de Nord-Est.
 Torii à Niigata |  Sur la côte de la mer du Japon |  Gardien du temple |
Direction à nouveau les montagnes aujourd'hui. La ville de Nagano, célèbre mondialement pour y avoir tenu les Jeux Olympiques d'hiver, devrait l'être tout autant pour son temple bouddhiste : le Zenko-ji. Perché sur les hauteurs de la cité, l'effort demandé pour le rejoindre est parfaitement justifié. Les réjouissances ne s'arrêtent pas là, le château de Matsumoto (16ème siècle) mérite également le coup d'œil.
 Lac Nojiri |  Élégante bouche d'égout |  Les travaux publics vous saluent |
 Bizarrerie du jour |  Pagode mémorielle à Nagano |  Zenko-ji à Nagano |
 En remontant la rivière vers Mastumoto |  Château de Matsumoto |
La balade se poursuit en montagne mais la météo matinale va quelque peu contrarier mes plans. La remontée de l'Asuga est sporadiquement arrosée et est accompagnée d'une purée de pois persistante. Plutôt que de tenter le passage d'un col, de ne rien y voir et risquer une descente rendue glissante et dangereuse, j'emprunte la mort dans l'âme un raccourci tunnelisé...
L'après-midi sera plus conciliante et me permettra d'admirer le temple de Takayama et surtout le soir venu, les demeures typiques de Shirakawa.
 Vallée humide |  Lac d'Azusa |  Dans le temple de Takayama |
 Détail d'estampe à Takayama |  Zen attitude |  Maisons traditionnelles à Shirakawa |
Un dernier petit col prévu avant de retrouver la mer. J'emprunte une sinueuse route secondaire qui culmine à 1000m d'altitude. La montée se passe bien, même si l'asphalte est en mauvais état par endroit. Le hic arrive au sommet où un joli bloc de béton borne la descente : derrière se cache une vague bande de bitume encadrée par une végétation qui a repris possession des lieux ! Impossible d'y pédaler, c'est donc en portant le vélo, par dessus les arbustes et les troncs d'arbres morts qui jonchent le sol, que je vais tenter de me frayer un chemin. Près de deux heures me seront nécessaires pour venir à bout de cette jungle verte, avant de rejoindre celle plus urbaine de Kanazawa.
 Welcome to the jungle ! |  Jardin à Kanazawa |  Cervantes serait fier |
Huit heures : c'est la durée durant laquelle les restes de pluie de mousson vont s'abattre sur la région du Kansaï que je traverse ; après la pluie le beau temps, paraît-il...
 Elle a le nez creux... |  Côte humide |  Ludiques travaux publics |
 Réconfort gustatif |  Temple forestier |
La météo redevient clémente et la côte relativement roulante : je parviens à Tottori en fin de journée, où ses dunes méritent un détour, ainsi que son lac, au bord duquel j'élirai domicile le temps d'une nuit.
 Sur les hauteurs de Miyazu |  Rivière Maruyama |  Dunes de Tottori |
Poursuite sur la route côtière avec la ville de Yonago en ligne de mire. Initialement Hamada était le point final sur la côte du Nord : je décide d'obliquer un peu plus tôt pour rejoindre la partie pacifique et surtout quitter la platitude du relief local.
 Château de Matsue |  Sur le lac Shinji |
Étape de transition afin de passer de la mer du Japon à l'océan Pacifique. Je retrouve un relief modéré et bien moins de circulation.
Hiroshima est rejointe en fin de journée, la ville a été entièrement reconstruite en une cité moderne aux buildings et avenues immenses. Reste le Genbaku Domu, dôme de la bombe, seule réminiscence du sombre 6 Août 1945.
 Barrage de Shitsumi |  Temple sur la route vers Miyoshi |  Genbaku Domu à Hiroshima |
Poursuite plein Est sur la côte Pacifique, j'ai l'impression que l'industrialisation y est plus forte ici, en tout cas le trafic des poids-lourds est nettement plus dense.
 Stéréotype nippon |  Garage vertical |  Marché couvert d'Onomichi |
La ville d'Himeji arbore un fier château blanc, unique dans le pays, c'est le seul qui a survécu à travers les âges, échappant aux tremblements de terre, incendies et autres bombardements.
 Village de pêcheurs de Mitsucho Murotsu |  Château d'Himeji |  Pont vers l'île d'Awaji |
 Temple à Kobe |  Dans les rues de Kobe |
Mon impression se confirme, les villes de Kobe, Osaka et Kyoto sont de véritables calamités à traverser. Méli-mélo de béton, de pollution, de voies express qui s'entrecroisent sur plusieurs niveaux : l'urbanisation y est à son paroxysme et la nausée ne tarde pas à arriver. Ajoutons à cela le vacarme des cigales, le Japon en est infesté. C'est particulièrement frappant à Osaka où par endroit elles couvrent le bruit de la circulation par leurs stridulations.
Point de respiration dans cet enfer pour les yeux et les oreilles : la ville de Nara. Ancienne capitale, la ville est truffée de temples et son parc est admirable, par la présence de biches en liberté et du Todai-ji, plus grande construction en bois du pays.
 Arrivée sur Osaka |  Château d'Osaka |  Todai-ji |
 Biche à Nara |  Entrée de temple à Kyoto |  Mairie de Kyoto |
Une première partie de journée intéressante avec le passage du lac de barrage d'Engenji. Le reste du parcours ne sera parsemé que de béton, camions et vent de face...
 Barrage d'Eigenji |  Canard à Nagoya |  Temple à Kariya |
La côte encore et toujours mais cette fois un peu moins nauséabonde. J'évite soigneusement les grosses agglomérations d'Hamamatsu et Shizuoka, et aidé par un vent de Sud, je viens me placer au pied du mont Fuji.
 Torii marin |  Sanctuaire shinto à Omaezaki |  Carpe blanche |
Avant de clôturer cette aventure, je me devais de rendre visite au plus haut sommet du Japon : le mont Fuji (3776m). Avec pour objectif initial de l'escalader, je me contenterai de le contourner, au regard des nébulosités qui l'encerclent, la vue depuis le sommet n'aurait de toute manière pas été très intéressante.
Les flancs du mont sont parsemés de petits lacs et par ce dimanche, nombreux sont les tokyoïtes venus s'y prélasser.
 Chute d'eau de Shiraito |  Chienne de vie |  Lac Motosu |
 Timide Fujisan |  Lac Yamanakako |  Chienne de vie (suite) |
Une ultime journée pour boucler la boucle et rejoindre la capitale que je continuerai de visiter deux jours durant.
 Les tremblements de terre c'est tellement drôle |  Plage à Fujisawa |  Temple à Kamakura |
 Barriques de saké |  Yomiuri Shimbun du 28 Juillet 2016 |  Brochettes sucrées |
 Tour de Tokyo (332m) |  Nijubashi à Chiyoda |  Lost in Tokyo |
 Champ de nénuphars |  Quartier de Shinjuku |  Sur la Sumidagawa |
 Nouilles indigestes |  Mélange temporel |
Le Japon peut se vanter d'avoir su conserver nombre de ses traditions d'antan et de maintenir un patrimoine culturel d'importance. Il n'en reste pas moins que de nombreux comportements tendent à prendre la forme de leurs lointains voisins américains. À l'image de leurs voitures devenues seconde maison : on y mange, téléphone, regarde la télé. Les franchises commerciales de l'Oncle Sam y sont également légion et le base-ball semble être un sport très populaire dans le pays.
L'esprit typiquement japonais demeure cependant encore bien ancré : l'illustration la plus probante étant le respect infrangible que se portent mutuellement les habitants, devenus maîtres incontestés de la courtoisie et la politesse, à coup de flexion du tronc.
Côté nature, même si la côte pacifique est terriblement amochée par l'industrialisation massive, il reste encore de nombreuses forêts et temples à travers le pays où l'on pourra retrouver un esprit zen, loin du tumulte des cités, et où un voyage dans le Japon éternel est assuré.
A moins d'aimer l'urbanisme étouffant : les grandes métropoles du Sud sont à éviter.
Les châteaux de Mastumoto et d'Himeji.
La ville de Nara et ses biches !
